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Burnout ? Tour d'horizon en 10 questions.

Dernière mise à jour : 27 janv. 2020


Tout le monde parle de burnout, mais de quoi parle-t-on finalement ?

Cet article vous donne quelques clés de compréhension en 10 questions

1. D'où vient le mot Burnout ?

On parle de "burnout" en référence aux incendies qui peuvent ravager un immeuble. Nous devons ce terme à Herbert Freudenberger, psychothérapeute (1926-1999). Les japonais nomment ce syndrome "Karoshi" c'est à dire littéralement "mort par sur-travail".

2. Que désigne le mot Burnout ?

On parle de Burnout pour désigner "l'utilisation excessive de son énergie et de ses ressources, qui provoque un sentiment d'avoir échoué, d'être épuisé ou encore d'être exténué" (Cf. Freundenberger)

3. A quoi reconnait-on le burnout ?

Une personne en burnout "n'arrive plus à résister à une accumulation de stress prolongé et répété dans son travail et qui se traduit par un épuisement psychique et physique."

Ce qui caractérise la personne souffrant de burnout c'est :

- Ne pas prendre le temps de vivre

- Continuer de travailler malgré les manifestations du stress excessif (fatigue durable, troubles du sommeil, troubles de la digestion, douleurs musculaires, irritabilité, rhinopharyngites à répétition, pessimisme, maux de tête persistants,...)

- Finir par s'effondrer à l'intérieur et continuer d'afficher une façade positive

- Ignorer consciemment ou inconsciemment les signaux d'alarme du corps

- Ressentir frustration, débordement face à la surcharge de travail, sensation de vide, d'épuisement

- Ne voir aucune perspective d'amélioration

- perdre de l'estime de soi progressive, s'enfermer, ne plus voir d'amis, perdre le sens de l'humour.

4. Y a t il des profils type pour faire un burnout ?

S'il est toujours délicat de faire des généralités, les personnalités touchées plus facilement par le burnout sont plutôt très impliquées, perfectionnistes, ont besoin de contrôle dans leur vie et délèguent peu. Plutôt tournées vers autrui que vers elles-mêmes on les retrouve souvent dans les professions de santé, de relation d'aide, de l'enseignement. Le burnout peut toucher cependant également les mères au foyer, managers et employés qui tentent, par exemple, de compenser coûte que coûte les effets de l'accélération du temps et les défauts d'organisation de notre société.

5. Quelles sont les conséquences sur la santé et la vie sociale d'un burnout ?

En terme de santé mentale, le stress devenu chronique peut amener à des complications au niveau psychique telles que la neurasthénie (fatigabilité mentale et physique, perte de concentration, irritabilité, troubles du sommeil), la dépersonnalisation-déréalisation, des épisodes dépressifs (avec des symptômes tels que la perte de confiance en soi, la dévalorisation, la perte d'appétit, la perte de libido), des attaques de panique, des dysfonctionnements neurovégétatifs (côlon irritable, hyperventilation...), des syncopes psychogènes et nombre de troubles somatoformes.

Les risques pour la santé physique sont également larges et sérieux : le stress devenu chronique ou le surmenage peuvent entrainer ou aggraver une maladie.

Les personnes souffrant d'un burnout peuvent également "simplement" tomber de fatigue au volant et provoquer un accident ou encore tomber dans un cercle de négativité pouvant aller jusqu'au suicide.

Les addictions peuvent s'installer dans un burnout (ex : médicaments, drogue et/ou alcool) pour tenir le coup jusqu'à ce que le corps dise stop.

En outre les conséquence sociales peuvent être lourdes : perte d'emploi du fait de la rupture du contrat de travail après 52 semaines de maladie (voire 78 semaines à partir du 1/1/2019) (pour les salariés du Luxembourg), tensions conjugales pouvant aller jusqu'à un divorce, et pouvant entrainer des difficultés financières, voire un surendettement.

6. Quelle différence entre dépression et burnout ?

La question n'est pas tranchée au niveau scientifique. Le burnout est parfois considéré comme un type de dépression, quand d'autres professionnels du corps médico-psychologique voit une différence entre dépression et burnout.

Pour ces derniers le burnout survient dans le cadre professionnel. Épuisé dans son travail, le burnouté a encore envie de se projeter dans l'avenir avec sa famille, la personne dépressive manifeste plutôt, selon ces professionnels, tristesse, vide, morosité, pleurs et désintérêt. La dépression est pour eux souvent consécutive d'un décès, d'une maladie et non uniquement du stress professionnel.

Burnout et dépression peuvent se combiner.

7. Qui peut poser un diagnostic ?

Seuls les médecins généralistes et spécialistes sont habilités à poser un diagnostic. Il n'est cependant pas rare qu'en amont du diagnostic, un psychothérapeute ou un professionnel de santé, un membre du personnel formé comme "personne de confiance"*, soit sensible à des signes typiques du burnout et oriente les personnes en souffrance vers leur médecin.

8. Quel traitement ?

Soins médicaux et médicaments

Même si le répertoire médical CIM-10 ne classifie pas le burnout comme une pathologie distincte, il s'agit bien d'un état dit "à risque" qui nécessite des soins médico-psychologiques.

Le corps médical peut, suivant les cas, prescrire un arrêt de travail prolongé et éventuellement des médicaments du type benzodiazépines, antidépresseurs pour améliorer le sommeil et aider à se sentir mieux.

Une hospitalisation est parfois recommandée notamment dans des centres spécialisés pour couper avec l'environnement quotidien, retrouver des forces et développer des ressources pour remonter la pente. Les hospitalisations sont proposées soit en stationnaire pour une longue période soit en ambulatoire, en hôpital de jour à raison de un ou plusieurs jour par semaine. (voir plus bas)

Les psychothérapies

Les psychothérapeutes peuvent accompagner la personne en souffrance pour s'interroger sur son mode de fonctionnement et mieux se connaître pour re-orienter sa vie vers la santé. Les psychothérapies en dehors de l'hôpital ne sont pas encore remboursées. Certaines complémentaires santé prennent en charge une partie. Des associations et fondations proposent des accompagnements psychologiques à moindre frais ou totalement gratuits. (voir plus bas).

Les techniques psycho-corporelles

Les techniques psycho-corporelles (sophrologie, techniques de relaxation spécifiques telles que le training autogène de Schultz ou la relaxation progressive de Jacobson) qui travaillent à la fois le corps, et l'esprit permettent de rétablir le lien et sont des outils précieux pour remettre ensemble les morceaux éparpillés par une période de burnout. Ces pratiques sont maintenant proposées dans la plupart des hôpitaux dans le cadre d'une prise en charge holistique du patient. En sortie d'hôpital ou dans la cas d'un traitement sans hospitalisation il est parfois difficile de savoir vers qui se tourner. Dans ce domaine, encore non régulé, il existe maintenant des certifications professionnelles dont le niveau est reconnu par l'Union Européenne (RNCP) et des formations universitaires dispensées par les facultés de médecine (D.U) qui valident le niveau et les connaissances des intervenants. (voir la liste des professionnels et acteurs de santé)

La sophrologie n'est pas remboursée en dehors des séances reçues dans le cadre hospitalier. Certaines complémentaires santé, notamment françaises les prennent en charge (voir la liste)

L'activité physique thérapeutique

L'activité physique est recommandée mais doit être très encadrée du fait de l'état fragilisé de la personne souffrant de burnout, notamment durant la phase de soins et de post-soins. Il existe des professionnels de l'activité physique thérapeutique formés entre 3 et 5 ans à l'université. Il propose une activité physique qu'on nomme Activité Physique Adaptée (APA) car elle est adaptée aux contraintes médicales et émotionnelles de la personne. On trouve les enseignants APA dans les hôpitaux, les cliniques, les centre de réadaptation, les associations de Sport-Santé comme l'APGS asbl et en libéral.

Le coaching personnalisé

De nombreux coachs proposent des accompagnements pour les personnes en situation de burnout. Si cette approche peut convenir aux formes les plus légères de stress, ou à l'accompagnement des difficultés de la vie, il est recommandé pour ce qui est du burnout ou d'une dépression professionnelle, diagnostiqués comme tels par un médecin, de s'adresser à des psychothérapeutes et psychologues ayant suivi une formation en psychologie longue et spécialisée dans l'accompagnement des pathologies liées au stress chronique et pathologique. En effet ils doivent être en mesure de comprendre les fonctionnements psychiques en jeu dans le burnout et être capable d'accompagner de façon adéquate les situations les plus critiques (crises d'angoisse, de panique, de suicide).

Dans tous les cas il est nécessaire de

1. Ralentir, se reposer, retrouver le chemin des plaisirs de la vie.

2. Faire le point sur sa vie, ses priorités, et renouer avec le but profond de sa vie

3. Être bien entouré, se confier, partager les difficultés quotidiennes.

4. Bien nourrir son corps (alimentation) et son esprit (éviter les messages négatifs, pessimistes)

5. Développer ses ressources pour identifier, diminuer et gérer son stress : identifier les sources de stress et les réduire ou les supprimer, gérer ses émotions et pratiquer des activités dites ressources (activité physique, psycho-corporelles, artistiques).

9. Quelles pistes pour prévenir le burnout ?

Repérer pour prévenir

Repérer les signaux est l'affaire de tous : chez ses collègues, son conjoint ou chez soi, remarquer au plus tôt les signes d'un burnout naissant permet de diminuer son développement et de ses effets. Des personnes dites "de confiance" peuvent être formées au sein des entreprises*.

De façon basique, le changement de comportement marqué par les signes suivants peuvent vous interpeller :

- manque d’énergie inhabituelle dans son travail

- difficulté de concentration

- irritabilité

- Dévalorisation de son travail et de ses compétences

- Désinvestissement professionnel

Des questionnaires peuvent également permettre de repérer un niveau de stress professionnel dangereux.

Le corps médical, les enseignants, professionnels de la relation d'aide sont aussi des candidats au burnout. Être attentif les uns aux autres est essentiel.

Prévention collective en entreprise : prévention des risques psychosociaux.

La prévention collective est dans les mains des employeurs et du personnel. Il y a deux axes de travail principaux :

- identifier et diminuer les risques, revoir les exigences professionnelles (prévention primaire)

- augmenter les ressources des salariés, améliorer la qualité de vie au travail (QVT)

- accompagner et soutenir les membres du personnel touchés par la maladie, en préparant leur retour, en adaptant leur poste par exemple (prévention tertiaire)

Exemple de revue des exigences professionnelles :

Revue des processus et de l'organisation

Les processus et de l'organisation du travail mise en place il y a des années peuvent être devenus sources de stress, manquer de sens pour les employés et être devenus avec le temps en décalage avec les besoins de clients créant des tensions et une pression. Les nouvelles technologies ont accéléré le rythme de traitement et le travail n'a pas toujours été adapté en fonction. Tous ces éléments pèsent sur le personnel qui peut essayer de compenser les imperfections du système au point de s'épuiser. Une revue structurelle permet non seulement l'amélioration des performances de l'entreprise mais également la qualité de vie au travail et le sens donné aux tâches. L'approche systémique, la motivation intrinsèque et un travail à tous les niveaux de l'organisation peut s'avérer nécessaire.

Revue du cadre de travail

Les habitudes de travail peuvent être réorientées par le management et les ressources humaines : répartition des tâches, incitation au travail en équipe et au soutien mutuel, reconnaissance du travail accompli, traitement équitable, partage d'objectifs et de sens communs à tous qui dépassent les slogans et touchent réellement les individus.

Développement des ressources des employés

De plus en plus d'entreprise mettent en place des plans de préservation de la santé ou de prévention des risques psychosociaux qui visent - bien au delà de simples moments de loisir ou de team-building, à développer les ressources propres des employés / ouvriers face au stress.

Ces plans déployés sur le moyen terme peuvent prévoir des activités organisées non pas dans le but de "consommer de la détente" mais réellement dans le but de transmettre des compétences : savoir identifier le stress, identifier les risques et les réduire, connaître des stratégies pour y répondre, savoir les utiliser et mesurer leur impact. Des professionnels qualifiés, spécifiquement formés, sont nécessaires dans le cadre du déploiement des plans de prévention santé. Ils doivent combiner une double expertise pour intégrer les besoins du monde de l'entreprise et les besoins des personnes qui font la force de l'entreprise en terme de santé physique, mentale et émotionnelle .

Prévention et gestion individuelle

Chacun est responsable de sa santé. Certes mais comment faire ?

Chacun peut apprendre à identifier et gérer son stress, ses émotions et prendre soin de son corps.

Apprendre à dire "non" est également un chemin d'apprentissage et de prévention du burnout.

Il existe des activités qui vous aident à ne pas tomber en burnout, ou le cas échéant à remonter la pente :

- des groupes de développement de l'affirmation de Soi dans le respect de Soi et des autres, et des compétences sociales (par exemple en soins à la clinique des troubles émotionnels du CHL)

- des activités physiques adaptées (APA : marche, renforcement musculaire, réduction des douleurs) (par exemple en post-soins à l'APGS asbl et en prévention et en post-soins auprès des professsionels médico-sportifs installés en libéral)

- des activités psychocorporelles adaptées (sophrologie, techniques de relaxation et de conscience corporelle, Bewegungtherapie - thérapie par le mouvement, Atemtherapie (par exemple en post-soins à l'APGS asbl et auprès de sophrologues diplômés de l'université de médecine ou bénéficiant d'un certificat professionnel RNCP en libéral prévention et en post-soins)

- Qi Gong, Yoga, tai chi (par exemple en soins à la clinique Berus en Allemagne et auprès professeurs APA / Sport und Bewegunung Therapeut diplômés exercant en libéral en prévention et en post-soins)

- des groupes d'apprentissage et d'amélioration des stratégies de gestion du stress, de gestion des émotions (par exemple en soins à la clinique des troubles émotionnels du CHL à Luxembourg, clinique Berus en Allemagne)

- des activités artistiques et d'art-thérapie (peinture, travail de l'argile, de la pierre, du bois) (par exemple en soins à la clinique Berus en Allemagne).

Ces activités existent en prévention, en soins / thérapie comme en post-soins

Durant la période de soins et de post-soins, ces activités nécessitent un accompagnement adapté encadré par du personnel qualifié à même de gérer des situations émotionnelles difficiles (psychiatres, psychothérapeutes, infirmières psychiatriques, universitaires de Sport santé (APA-S en France, Staaliche Berufsfachschule in Sport und Bewegung Therapie en Allemagne), infirmières Art-thérapeutes, sophrologues formés à l'université de médecine). Les acteurs non spécialisés ne sont pas repris ici. Voir liste non exhaustive des acteurs de prévention et gestion du burnout et de la dépression.

10. Concrètement comment passer à l'action ?

Il n'est pas toujours simple d'identifier les acteurs et actions adaptées.

Vous souffrez d'une dépression ou d'un burnout = > soins et post-soins

La première chose est de prendre RDV avec votre médecin et de mettre en place les soins appropriés.

Ensuite un maillage de professionnels complémentaires les uns des autres vous accompagnent : sans prétendre être exhaustive, voici un aperçu du réseau sur Luxembourg et Grande Région francophone.


Vous êtes dans le contexte professionnel et souhaitez mettre en place un plan de préservation de la santé au travail.

- Les médecins du travail sont chargés d’assurer la protection des travailleurs sur les lieux de travail en prévenant les accidents et maladies professionnelles. Ils s’occupent de la surveillance médicale et de la prévention des accidents et des maladies professionnelles


- les organismes fédérateurs en matière de responsabilité sociétale des entreprises tels que l'INDR et le réseau d'entreprises IMS sont chargés d'informer et d'accompagner les entreprises à adopter une stratégie et des activités durables et donc notamment respectueuses de l'humain. L'INDR identifie des bonnes pratiques notamment en matière de santé au travail et certifie suivant un cahier des charges les entreprises qui s'engagent effectivement dans ce sens (label ESR).


- Stress Revolution, structure créée par le collectif "Ensemble", à l'initiative de l'APGS asbl, propose aux entreprises une démarche de prévention des risques psychosociaux (RPS) et de préservation de la santé.

Basée sur une approche systémique, en amélioration continue, la démarche de Stress Revolution vise à améliorer la Qualité de vie au travail, tout en renforçant la performance de l'entreprise.

Elle répond à votre besoin si votre entreprise souhaite mettre en place des actions concrètes et durables dans ce domaine au travers d'une démarche participative où chacun est acteur tant à son niveau qu'au niveau collectif.


Les actions proposées sont

- formation sur la mise en place d'une démarche de Qualité de Vie au Travail durable (en partenariat avec l'INDR et la House of training)

- soutien à la mise en place d'une démarche participative en amélioration continue

- amélioration des conditions de travail en s'appuyant sur la montée en compétence de tous les acteurs en prévention primaire et secondaire (formations-actions), mesure des impacts effectifs

- mise en place d'activités de bien-être et QVT ciblées suivant les besoins identifiés

- orientation et accompagnement des personnes identifiées à risque

En savoir plus : info@stressrevolution.lu


Sources : Ouvrages et travaux des Docteurs Dr Y-V Kamani, Dr Serge Rafal, Dr André H. Dandavino, de la psychologue Catherie Vasey, de la sociologue Sabine Bataille. Travaux de l'INRS - Institut national français de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Site de l'Etat Luxembouregois Sante.lu. Site de la médecine du travail du secteur financier ASTF.lu. site de la Chambre des salariés CSL. Revue de l'OMS - Organisation du travail et stress, LIH contexte luxembourgeois et santé mentale. Plan national de prévention du suicide - Luxembourg. AMA asbl, INDR, ESR, SFP-APA, Stress Revolution.


Photos : Wix, photo-libre.fr


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